Si Syros fut un des centres de la civilisation cycladique il y a 5000 ans, elle a longtemps été une île pauvre et rocailleuse, comme bien des Cyclades. Couronnée par un monastère catholique, l’ancienne capitale est accrochée à un éperon rocheux pour se protéger autrefois des pirates… Le visage de l’île changea radicalement au début du 19e s., quand des réfugiés fortunés et entreprenants y fondèrent une ville tout en marbre : Ermoupolis, ainsi baptisée en l’honneur d’Hermès, le dieu du commerce. Rien n’était trop beau pour ce nouveau port : un hôtel de ville néoclassique monumental, un opéra, réplique en miniature de la Scala de Milan, une petite Venise des armateurs avec ses palais léchés par l’écume, un chantier naval, une industrie à la pointe… Au moment de la guerre d’indépendance du pays dans les années 1820, Syros est ainsi même pressentie un temps pour devenir la capitale de la Grèce. Elle sera alors le centre économique du jeune pays. Sa croissance s’arrête lorsque la marine à la voile est remplacée par la marine à vapeur. Les voies de communication se détournent de l’île et son port s’assoupit : ses palais sont abandonnés, son opéra fermé. Ermoupolis devient une belle endormie jusqu’à la ville renaisse, tel un phénix qui renaît de ses cendres, au 21e s.  

Syros brille de nouveau aujourd’hui : son intense vie culturelle, ses nombreux festivals de musique, théâtre, cinéma, son université, son chantier naval, mais aussi ses petites stations balnéaires au sud et son nord montagneux propice aux randonnées en font une destination prisée toute l’année.

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Toute petite (86 m2 et 22.000 habitants) et en même temps active grâce à son port, Syros allie la fulgurante beauté des Cyclades, solaire et dépouillée, au monde d’aujourd’hui.